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L'évasion du Duc de Beaufort

Auteur : Vida
Date : Mai 1648 au 1er juin 1648
Source : mémoires de madame de motteville, 20 ans après d'Alexandre Dumas

Introduction :

Les personnages sont engagés par la Duchesse de Montbazon, pour cela il est indispensable qu'ils ne soient pas des fidèles de Mazarin, l'engagement pourra être mené par la duchesse en personne pour les personnages dont le statut le justifie, sinon ils sont recrutés par un de ses fidèles qui ne souhaite pas se mouiller directement.
Leur mission s'ils l'acceptent sera donc de faire sortir le Duc du donjon de Vincennes, où il est prisonnier depuis cinq ans, suite à la cabale des importants.

Contexte politique :

Paris en cette année de 1648, est en pleine ébullition, la politique de Mazarin et de la reine est malmenée par les bourgeois qui voudrait conserver leurs privilèges, la noblesse qui voudraient profiter de la régence pour accroître son pouvoir au dépens du pouvoir royal, et du petit peuple qui supporte à lui seul des impôts de plus en plus lourds, conjugués à de mauvaises récoltes. C'est le début de la Fronde. Pour plus de détails je conseille de lire un des nombreux ouvrages qui traitent du sujet.

Lieu :

La tour commencée par Philippe VI de Valois est terminée en 1373 sous Charles V. Ce n'est qu'à partir du XVIIème siècle qu'elle porte le nom de donjon. Là ont été enfermés le Grand Condé en 1650 et le surintendant Fouquet en 1662.
Etant donné que je n'ai pas trouvé de plan satisfaisant du Donjon de Vincennes, il faudra se satisfaire des maigres descriptions que l'on trouve dans le roman de Dumas et des mémoires de madame de Motteville.

Monsieur de Beaufort est dans une chambre du donjon, dont les murs ont sept pieds d'épaisseur, avec des fenêtres à grillages croisés dont chaque barreau est gros comme le bras.
Il a près de lui huit gardes, quatre dans son antichambre et quatre dans sa chambre, et ces gardes ne le quittent jamais.
Il sort de sa chambre, il joue à la paume, il joue avec l'officier de garde, ou bien avec La ramée, avec les autres prisonniers.
Les murailles ont soixante pieds de hauteur, le donjon 50 m de hauteur.

Le Duc Beaufort, François de Vendôme (1616-1669)

Fils de César de Vendôme, donc petit-fils de Henri IV et de Gabrielle d'Estrées. Son ascendance vaut à Beaufort d'être relativement épargné lors de la répression des incessants complots contre Richelieu et Mazarin. Lié à Cinq-Mars, le duc est obligé de s'enfuir en Angleterre. Revenu en 1642, à la mort de Richelieu, il devient l'un des chefs de la trop fameuse cabale des Importants.
Il pensait pouvoir gouverner la reine après la mort de Louis XIII, et écarter Mazarin. Il a été arrêté pour avoir voulu assassiner Mazarin, bien que la preuve n'aie pu en être faite. Il n'a gagné qu'un emprisonnement au donjon de Vincennes pour une durée non déterminée.
Il s'échappe en 1648 et s'allie au cardinal de Retz. Très populaire, surnommé le "roi des Halles", il n'est cependant pas un politique. La fin de sa vie rachète les orages de sa jeunesse et de sa "maturité". Promu amiral, il s'illustre sur mer en 1664-1665, et son existence s'achève en Crète, alors qu'il porte secours aux Vénitiens, assiégés dans Candie par les Turcs.
Il a la réputation d'être un excellent tireur, il est bien fait de sa personne, arbore une belle chevelure blonde et bouclé, il n'est pas très habile à manier la langue, mais compense ce défaut par son charme et son panache.
Blason provenant du site Héraldique Européenne

Les geôliers

Monsieur M. de Chavigny, Gouverneur du château de Vincennes, n'est pas en bon terme avec le prisonnier, toute tentative pour le corrompre sera vouée à l'echec. Il s'absente souvent pour ses affaires et à ce moment là, il y a toujours La Ramée qui est présent au château.

La Ramée, officier du Roi, si on s'en tient à la description qu'en fait Dumas, cela ne manquera pas d'amuser les joueurs, et va créer des opportunités de gagner sa confiance facilement, en se montrant intraitable avec le prisonnier. La Ramée veille sur le prisonnier et lui tient compagnie. Pour ce qui est de corrompre La Ramée, le duc a essayé sans succès, même si son incorruptibilité est proche de la bêtise. Pour des joueurs peu scrupuleux il est toujours possible de faire pression sur sa famille à laquelle il tient beaucoup. Mais la chose se sachant après l'évasion du Duc, cela ne manquera pas d'entacher la réputation de Beaufort.
La description de Dumas : C'était un grand et gros homme joufflu et de bonne mine. Il avait un air de tranquillité, (sot) ses petits yeux et sa grande bouche. Joyeux vivant, franc convive, buveur reconnu, grand joueur de paume, bon diable au fond, et n'ayant pour M. de Beaufort qu'un défaut, celui d'être incorruptible. Par contre il est assez faible devant un bon repas.
Si vous voulez corser la difficulté du scénario, il suffit de mettre en scène un La Ramée moins stupide.

Pour ce qui est des gardes, de la garnison, il sont régulièrement relevés de manière à ce que le Duc ne puissent pas les gagner à sa cause. En cherchant bien les joueurs pourront découvrir que comme la plupart des soldats ils jouent, et dans le lot il y en a quelques uns qui ont de sacrées dettes de jeu.
Le seul moyen de diminuer la garde est d'en obtenir l'ordre de Chavigny, ou de Laramée en son absence.
Il est aussi possible de les endormir avec des bouteilles de vin drogué. Ou encore tout autre subterfuge que pourront inventer vos joueurs du moment que cela tient debout.

Les moyens

les personnages disposent d'un appui logistique important, ils pourront obtenir s'ils pensent à le demander
  • Suffisamment d'argent pour pouvoir corrompre du petit personnel (qui permette de les pousser à se compromettre), ou encore pour recruter ...
  • Une lettre d'introduction, ou de recommandation, si ils souhaitent l'utiliser pour travailler au château de Vincennes, il leur faudra passer avec succès un entretien avec Chavigny puis La Ramée, la personnage engagée ne sera pas nécessairement au service de La Ramée, mais elle pourra gagner sa faveur, ou faire en sorte que le serviteur en titre de l'exempt tombe malade, empêcher le duc de se moquer de mazarin, voir l'episode de l'écrevisse, ...
  • Une troupe d'une cinquantaine de gentilhommes, pour aider le Duc à quitter l'endroit, avec des relais de chevaux frais.

Les facéties de M. le duc de Beaufort au donjon de Vincennes

Si vous souhaitez placer un intermède pour un de vos joueurs à l'intérieur, ou rendre sympathique le personnage du Duc; il est possible de conter une des facéties de Beaufort écrite par Dumas
  • Le chien de M de Beaufort, chapitre 19
  • La pendaison de l'Ecrevisse, chapitre 20

Un peu d'action

Durant la libération du Duc, alors qu'ils seront sur les remparts près à franchir le dernier pas vers la liberté, qu'un soldat les remarque, amorçant ainsi un combat épique sur les murailles, ou le Duc fera assaut d'amabilité envers ses compagnons, proposant de les retenir pour protéger leur fuite.
Ou encore ils sont poursuivis à cheval par des troupes sortant du château
Si vous jugez qu'ils s'en sont admirablement sortis, vous pouvez les laisser partir sans combat, il arrive que des plans se déroulent sans accroc.

Epilogue :

Dans le cas d'une réussite, les personnages ayant une position gagnent une faveur de la duchesse de Montabazon et du Duc de Beaufort, pour les subalternes, ils seront gratifié d'une belle récompense monétaire.
Le Duc se réfugie dans le Vendomois, et rejoindra Paris au début de la Fronde.
Dans le cas d'un échec de l'évasion, le prisonnier sera transféré à la bastille ou dans une autre forteresse plus sûre, accompagné d'une compagnie de suisse pour le trajet. Dans ce cas, Beaufort ne connaîtra la liberté que plus tard, soit en janvier 1649, si il est transferé à la bastille, ou lors de la paix qui suivra la fin du siège de Paris par Condé, sa demande de libération sera incluse dans le traîté.